Élèments biographiques

 

Winifred et son père adoptif, Karl Klindworth, à Bayreuth, lors du festival de 1914

 

   Fille d'un écrivain et journaliste gallois, John Williams et d'une actrice, Emily Florence Karop, Winifred Marjorie Williams est née à Hastings, en Grande-Bretagne, le 13 juin 1897. Un an plus tard, son père mourait subitement, et l'année suivante, sa mère était emportée à son tour.

   Balotée durant tout un temps entre l'Angleterre et l'Allemagne, entre sa grand-mère et un neveu de son grand-père du côté paternel résidant à Gotha, Winifred finit par tomber gravement malade, à l'âge de neuf ans et fut alors confiée, sur les conseils d'un médecin, à des parents éloignés de sa mère, les époux Kindworth, qui possédaient une exploitation d'arboriculture près d'Oranienburg.

   Or, Karl Kindworth, qui avait été un élève de Franz Liszt, était devenu un ami de Richard Wagner dont il avait fait la connaissance à Londres, en 1855. Par la suite, il réalisera quelques-unes des transcriptions pour piano des oeuvres de Wagner.

   Les époux Klindworth n'ayant pas d'enfants, ils décidèrent d'adopter Winifred et de lui donner leur nom.

   A la fin des 1913, les Klindworth partirent habiter dans la banlieue de Berlin, Winifred fréquenta le lycée de l'école navale d'Augusta et, à l'été 1914, Karl Klindworth qui était invité chaque année aux répétitions générales du festival de Bayreuth, décida de s'y faire accompagner par Winifred. C'est ainsi que Siegfried Wagner, alors âgé de 45 ans, fit la connaissance de la jeune fille de 17 ans...

   Leur mariage fut célébré dès l'année suivante, le 22 septembre 1915 - et dès lors, la destinée de Winifred se confondit avec celle de Bayreuth.

                            Winifred, Siegfried et leurs quatre enfants

Winifred, sur Cosima :

  «Lorsque je fis la connaissance de Cosima, en 1914, en compagnie de Karl Klindworth, elle était toujours, malgré ses soixante-dix-sept ans, un personnage tout en grandeur, qui inspirait le respect. De sa voix mélodieuse, un peu grave, elle ne manquait jamais de m'adresser quelques mots aimables quand nous allions la saluer à notre arrivée ou au moment de nous retirer.

(...)

Par la suite, j'ai vécu quinze ans sous le même toit qu'elle, et nos relations étaient aussi bonnes que possible: il n'y a jamais eu le moindre malentendu entre nous.

(...) Elle avait la fibre pédagogique - et c'était très marqué-; c'est ce qui l'incita à parfaire mon éducation durant la première année de mon mariage.

(...) Cosima a salué avec joie la naissance de nos quatre enfants et a suivi leur croissance en grand-mère attentive.»

Extrait de La Famille Wagner et Bayreuth, 1876-1976, Ed. du Chêne, Paris, 1976